Les impacts du Covid-19 sur la consommation d’énergie
Les impacts du Covid-19 sur la consommation d’énergie
Les mesures de confinement qui ont été mises en œuvre dans le cadre de la pandémie ont eu un impact sur la consommation d’énergie. En dépit d’une diminution globale de la consommation d’électricité, celle des ménages a très légèrement augmenté. Quels impacts sur le prix du kWh ?
Baisse globale de la consommation d’électricité
Début avril, RTE (Réseau de Transport d’Électricité) estimait que la mise en œuvre des mesures de confinement avait entraîné une chute de 15 à 20 % de la consommation globale d’électricité. L’arrivée du printemps et la baisse des besoins de chauffage ne justifient pas à eux seuls ce recul de la consommation d’énergie. La réduction de l’activité économique en constitue un autre facteur.
En période de confinement, le profil journalier de consommation a démontré que les besoins en électricité sont globalement équivalents les jours de semaine et les week-ends, ce qui n’est pas le cas habituellement.
En outre, la pointe de charge qui est généralement observée entre 8h et 10h chaque matin a été quasiment effacée en période de confinement. Cette variation s’explique notamment par la mise à l’arrêt de la plupart des entreprises et par l’utilisation réduite des transports en commun.
Légère hausse de la consommation d’électricité des ménages
La présence constante des personnes dans leur logement et la mise en œuvre du télétravail impliquent une légère hausse de la consommation d’électricité des ménages. Celle-ci résulte de plusieurs facteurs :
– hausse des besoins de chauffage du fait de l’occupation continue des logements en début de confinement,
– usage accru des appareils de cuisson (en particulier le midi),
– recours aux ordinateurs pour télétravailler.
En l’occurrence, la massification du télétravail implique une utilisation accrue des ordinateurs et des réseaux Internet. Pour autant, le télétravail n’a pas été le principal facteur de variation de la consommation d’électricité pendant le confinement. RTE estime en effet que c’est l’utilisation accrue des appareils de cuisson qui a pesé le plus lourd dans la facture d’électricité des ménages confinés.
Augmentation de la part des énergies renouvelables
Les marchés européens privilégient le fonctionnement des moyens de production d’énergie à coût nul ou très faible. Tel est par exemple le cas de l’éolien, du solaire ou encore de l’hydraulique. De fait, la baisse globale de la consommation d’électricité a généré un recul de production des centrales thermiques et, dans une moindre mesure, des centrales nucléaires. La part des énergies renouvelables dans le mix électrique a ainsi augmenté, jusqu’à atteindre 46 % le 29 mars 2020. A titre de comparaison, la part des énergies renouvelables dans le mix électrique s’élevait à 23% en 2019, pour un objectif fixé à 40% d’ici à 2030.
Covid-19 et consommation d’électricité : quels impacts sur l’environnement ?
93 % de la production électrique française est décarbonée. Les émissions de CO2 issues du secteur électrique sont donc très faibles. De fait, le recul global de la consommation d’électricité pendant le confinement n’a pas eu d’impact significatif sur les rejets carbones en France.
Covid-19 : quel impact sur le prix de l’électricité ?
Le confinement a induit une forte baisse du prix de gros de l’électricité. Le prix de l’électricité est ainsi passé de 55 €/MWh à 20 €/MWh dès la fin mars.
Or les fournisseurs alternatifs avaient acheté à l’avance des volumes d’électricité selon les prix fixés par l’ARENH avant la crise sanitaire, soit 42 €/MWh. A l’époque, ce tarif semblait particulièrement avantageux.
Du fait de la baisse de la consommation d’énergie, les fournisseurs alternatifs se retrouvent désormais avec un surplus d’électricité. Ils ont formulé un recours auprès de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) et du Conseil d’Etat pour annuler les contrats d’approvisionnement qu’ils avaient conclus. Ils ont été déboutés.
Difficile à ce stade d’évaluer les impacts du Covid-19 sur la facture d’électricité des ménages.